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Rapport Moral 2005

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   Notre association n’est pas généraliste, elle n’a donc pas vocation à traiter l’ensemble des problèmes et des projets liés aux transports d’Île de France, voire plus encore. A ce jour, notre objet reste le même, il est double : surveiller d’un œil, comme le lait sur le feu, l’évolution du projet CDG Express, et de l’autre, après avoir été force de propositions pour son amélioration, être en capacité d’imposer l’urgence d’une mise en œuvre prioritaire et effective du plan RER B+.

 

   Cela dit, lorsque l’on fait la démarche d’intégrer ces deux projets dans l’ensemble de la problématique « transports en Île de France », on prend alors conscience de la complexité de la situation dans notre Région. Dans son édition du 23/11 /2005, le magazine Ville et Transports (ex Rail et Transports) proposait un dossier intitulé « Île de France : quels projets pour les années 2010 ? ». Si l’on additionne pêle-mêle les projets actuellement en construction, ceux de l’actuel contrat de plan (2000/2006) en phase de lancement, en cours d’étude ou de concertation et enfin ceux (comme RER B+) dont la réalisation a été décidé hors contrat de plan, on totalise 26 chantiers de plus ou moins grande envergure à Paris et la proche couronne !  Si l’on ne garde que ceux en construction et ceux décidés hors contrat de plan, on obtient 10 projets (prévus au plus tard pour 2010/2011). Et nous sommes en 2006 !

 

   Dans ce dossier, CDG Express figure dans une rubrique intitulée « Que reste-t-il des projets de Paris 2012 ? » il y est écrit notamment que « Récemment confirmée par le gouvernement à travers un partenariat public-privé (PPP), sa réalisation rassure les collectivités locales, car elle implique la mise en œuvre du programme « RER B+ » de rénovation de la partie nord du RER B… »

Si l’on ajoute à la complexité due à la densité du tissu urbain, d’autres problèmes (d’une autre nature mais tout aussi décisifs) on comprend vite qu’il vaut mieux opter pour la patience que pour l’optimisme lorsqu’on est un usager des transports franciliens … Car pour ne rien arranger, les pouvoirs publics au niveau de l’Etat et de la Région se neutralisent depuis de longs mois sur le terrain financier : l’un se désengage au nom de la décentralisation, l’autre craint de ne pouvoir tenir ses engagements, faute de moyens conséquents. Et ceci au moment où le STIF devient enfin l’autorité régionale  (donc indépendante de l’Etat) en matière de transports !

 

  Mais comme il faudra bien agir, il faudra aussi bien faire des choix ! A tous les niveaux. Le gouvernement semble d’ores et déjà avoir choisi CDG Express (dans sa version Virgule), la Région n’a pas exprimé de point de vue très tranché à ce jour sur ce point tout en affichant une priorité d’action sur les transports franciliens dans son programme, le Département semble quant à lui être plus enclin à mettre la priorité sur les déplacements quotidiens (bus, tram et RER). Quant à nous, association locale regroupant des usagers du B et des opposants au projet initial CDG Express, nous avons, depuis le début, logiquement et résolument opté pour une amélioration des conditions de transport quotidien : notre priorité est et reste la réalisation de RER B+ ! Si nous avons accepté au cours du débat public le projet de service de CDG Express (une liaison dédiée Paris/Roissy) en refusant le projet d’infrastructure (un tunnel de 11 km surdimensionné et coûteux) c’est parce qu’une autre solution (baptisée depuis Virgule) nous a paru permettre de satisfaire sans les opposer deux types de besoins, ceux liés aux déplacements fréquents et quotidiens et ceux liés à des déplacements plus spécifiques (voyages, affaires, tourisme …). Ce point de vue semblait convenir au plus grand nombre pendant et surtout en fin de débat public, en serait-il autrement aujourd’hui, pour qui, pour quoi ? Pour nous-même ? Sûrement pas. En toute logique, nous ne pouvons que répéter encore et encore que le RER B ne peut plus attendre une rénovation qui n’a que trop tardé, que CDG Express reste un projet dont la rentabilité est très improbable, que son financement PPP (comme il est convenu de dire aujourd’hui) garantira peut-être sa réalisation mais favorisera sans doute plus encore les tentatives de « pompage » de la clientèle du B pour remplir les rames qu’il ne provoquera le fameux report modal de la voiture vers le rail, argument habilement utilisé pour habiller le projet d’une certaine verdeur écologique.

 

   C’est précisément ce que VSCDG a fait durant cette année 2005, année consacrée plus au débat d’idées, aux rencontres et aux échanges qu’à l’action. Au cours de ces échanges , nous nous sommes attachés à suggérer auprès de nos divers interlocuteurs une évolution souhaitable de CDG Express d’un service privé vers une ligne publique en l’intégrant au RER E lors du prochain contrat de plan. Nous avons une fois encore été souvent écoutés avec intérêt, voire même entendus très positivement puisque la Mairie de Paris « plaide pour un passage par le tunnel d’Eole prolongé vers Magenta, Haussmann Saint-Lazare et La Défense, craignant en l’état une thrombose de taxis au terminus de la Gare de l’Est. » (Dixit Ville et Transports déjà cité)

 

   Mais nous avons aussi rencontré cette année de l’opposition et de l’incompréhension de la part même de partenaires qui nous avait paru pourtant très proches durant le débat public. Ainsi, à propos de la mise sur voies dédiées du RER B et du choix d’une desserte omnibus pour l’ensemble des missions, ce qui impliquera à terme la suppression des directs Aulnay… « CDG Express nous prend de la capacité, alors qu’il faudrait en mettre plus ! » Même approche chez certains à Sevran  qui ne sont pas loin de nous reprocher aujourd’hui d’avoir proposé Virgule hier… Ainsi qu’à Mitry où l’on semble vouloir refaire le débat public en oubliant le chemin parcouru, sans prendre véritablement en compte les avancées que représente le plan RER B+. Un front du refus donc que nous n’avons pas réussi à convaincre qu’il militait en réalité pour le statut quo, c'est-à-dire rien de plus !

 

   Aujourd’hui, entre la guerre de tranchées que se livrent le gouvernement et le Conseil Régional, via le STIF, et des échéances électorales qui approchent à grands pas médiatiques, c’est la paralysie qui guette une fois de plus et pour longtemps encore l’objet principal de notre combat : la rénovation du RER B. Si les adhérents de VSCDG Express ont toujours à cœur de se battre pour une meilleure prise en compte de la qualité de leurs déplacements quotidiens, il n’y a pas mille solutions. Il faut redonner un avenir et un sens à cette association (à commencer par son nom) afin qu’elle continue à représenter une force de conviction et de proposition au bénéfice de tous.

 

   Cela dépend désormais de la volonté, de l’énergie, d’un choix de chacun d’entre nous.

                                                                                                  

Le 19 janvier 2006

Jean-Louis BRIAND

 

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